Il existait un village qui s’appelait Madoungou – Boutchou très célèbre dans l’élevage des chevaux. Le roi de ce village avait un cheval au pelage blanc qu’il aimait beaucoup et qu’il a surnommé « Gérèse ».
Un jour, pour montrer publiquement l’importance de l’amour qu’il avait pour ce cheval, il convoqua tout le village et déclara :
– Peuple de Madoungou – Boutchou, écoutez-moi ! Je suis votre Roi et « Gérèse » est mon Cheval bien aimé. Je veux qu’il soit aimé de tous et malheur à celui qui oserait un jour m’annoncer sa mort.
La séance se termina sur cette déclaration du puissant monarque et « Gérèse » fut comme d’habitude conduit au pâturage. Mais un grand malheur arriva. Le Cheval fut mordu par un serpent et tomba mortellement blessé. Qui va annoncer à sa majesté cette mauvaise nouvelle ? Personne n’osa. Seul Vouzou l’un des sages de la cour royale qui maîtrisait très bien l’art de la parole décida d’aller parler au Roi. Il demanda d’abord une audience et fut reçu. Il déclara :
– Majesté, vous êtes vénéré et adoré parmi tous les rois, car vous êtes le plus puissant et le plus intelligent. Grâce à vous et à votre amour des chevaux, notre village est prospère.
Le Roi répliqua :
– Vouzou, j’aime beaucoup quand tu me visites, car tu me dis toujours des choses intéressantes.
– Votre majesté, répondit Vouzou, il y a un détail que j’aimerais souligner. Il s’agit de votre cheval. Ce matin, je l’ai vu dans un état inhabituel.
– Et dans quel état ? rétorqua le Roi
– Il était couché dans l’herbe, les yeux grandement ouverts, les quatre pattes dégagées vers le ciel. Il était plus gros que d’habitude et en plus son parfum attirait les mouches.
Sa majesté réfléchit un instant et dit :
– Vouzou, d’après ce que je comprends, « Gérèse » mon cheval bien aimé est mort.
– Votre majesté, je n’ai jamais dit que « Gérèse » était mort, c’est vous-même qui avez fait ce diagnostic. Le Roi donna raison à Vouzou et au lieu d’être châtié, il fut nommé vice-Roi.
A compter de ce jour, tout le village retint la leçon selon laquelle qui ne risque rien n’a rien.
Source: Contes pour enfants du monde