LES TROIS VÉRITÉS QUI SAUVÈRENT BOUC !
Un jour, Bouc, séduit par la religion musulmane, se convertit à l’islam.
Il décida de se rendre à la Mecque, en pèlerinage.
Il partit, marcha, marcha, et tomba Ratch ! sur Hyène.
Alors Hyène lui demanda :
– Eh, Bouc ! Où vas-tu donc ainsi, tout seul ? »
Il répondit :
– Eh bien, je vais à la Mecque. Je suis converti à l’islam.
Hyène lui dit :
– Dans ce cas tu es bien arrivé. La Mecque c’est ici.
Devinant ses intentions, Bouc le supplia et lui dit :
– De grâce, épargne-moi. Je suis père de famille.
Hyène leva le museau, éternua et lui dit :
– Tu ne partiras pas d’ici sans me dire trois vérités indiscutables.
Bouc fit Thioum, réfléchit un moment et lui dit :
– Ah oui ?
Il répondit :
– Absolument. Avant de partir d’ici, tu me diras trois vérités que personne ne pourra remettre en cause.
Bouc lui dit :
– Oncle Hyène, si j’étais convaincu qu’en prenant ce chemin j’allais à ta rencontre
Dieu sait que je ne l’aurais jamais pris.
Hyène fit Thioum, resta interdite un moment et lui dit :
– Tu as raison. Une.
Bouc réfléchit à nouveau et dit :
– Si je rentre au village, et déclare que j’ai rencontré l’hyène dans la brousse l’on me traitera de menteur.
Il lui dit :
– Tu as encore raison. Deux. Il reste une vérité.
Bouc à nouveau fit Thioum, puis il déclare :
– Je suis en tout cas certain d’une chose.
Hyène demanda :
– Laquelle ?
Il dit :
– Toute cette palabre, c’est parce que tu n’as pas faim.
Hyène dit :
– Juste ! Atcha ! Tu peux donc partir.
Bouc s’enfuit : Fouy ! Et sauva sa vie.
Extrait de « Contes seereer » rassemblés par Raphaël Ndiaye et Amade Faye, édités par IFAN et ENDA à Dakar 2002, dans la collection « Clair de Lune ».