JOURNÉE INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS VUE PAR NOS LECTEURS
Demain on fêtera la Journée Internationale des Travailleurs presque dans le monde entier, y compris le Sénégal. Cette journée est une occasion pour les travailleurs de remettre au président de la République un cahier de doléances ( revendications sur les salaires , les conditions de travail). Mais parmi ces doléances, celles des enfants n’y figurent pas. Pourtant ils sont des millions, à travers le monde, à travailler dans des conditions très dures avec des salaires de misère. Votre site xaleyi.com revient sur cette journée en remettant le reportage de l’année dernière car rien n’a changé dans les conditions de travail.
Abdou Diouf, manœuvre maçon
Dans une ruelle, nous trouvons des maçons en train de couler la dalle d’un immeuble de 3 étages. Nous avons trouvé un jeune chétif en train de mélanger du ciment avec du sable et de l’eau. Il s’appelle Abdou Diouf, âgé de 13 ans .Il nous dit qu’il ne savait que la fête du travail existe.
« Ah, je ne savais même pas . Mais ça ne me dit rien. C’est juste pour les gens qui travaillent dans les bureaux. Pas pour nous autres ouvriers. Si je ne travaille pas, ma famille qui compte sur le peu d’argent que je rapporte va faire comment pour s’en sortir? C’est plutôt ces histoires de fête là qui ne tiennent pas. De toutes les façons, cette fête-là, nous les enfants, nous sommes toujours oubliés ».
Iba Mboup, apprenti menuisier
« Le 1er mai, je ne connais pas. Et puis, nous les enfants apprentis qui sommes ici, nous travaillons tous les jours. Donc, 1er ou 31 mai, c’est pareil pour nous. J’ai arrêté mes études en classe de CE2, il y a un peu plus d’un an, pour aller apprendre un métier. J’étais un très bon élève. J’étais vraiment brillant. Mais je n’ai pas eu le choix ».
Propos recueillis par Adama AÏDARA
PORTRAIT
Habib Dione, l’enfant-vigile
Son rêve était de devenir un footballeur professionnel et de jouer en équipe nationale. Mais Dieu en a décidé autrement. Puisque le jeune Habib Dione est finalement devenu vigile dans une pharmacie à Keur Mbaye Fall. De taille moyenne, teint noir, nous l’avons trouvé à son poste de travail. Dans une tenue bleu-blanc, les écouteurs aux oreilles, Habib est vraiment branché. Il a commencé le métier de vigile à l’âge de 15 ans. Talentueux footballeur, il n’a pas pu intégrer les grands clubs de football. Ces amis l’appelaient Pirlo un footballeur italien, tellement qu’il jouait bien au football. Admirateur de Sadio Mané, d’El hadji Diouf, Habib est passionné de football. Il a fait plusieurs tests auxquels il n’a pas réussi. Le football a gâché une partie de ses études. Il est devenu vigile malgré lui et sait aussi qu’il y a des risques.
Adama AÎDARA